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Antoine et Lionel Feininger


Lors d’une visite au Palais Lumière d’Évian l’année passée, j’ai découvert une œuvre qui m’a profondément marqué : Gaberndorf I de Lyonel Feininger [1871-1956]. Une toile de laquelle se dégage la sensation d’un fini quasi-total, l’accomplissement d’un travail précis et long, sans aucune concession — impression qui, pour moi du moins, ne s’est que rarement produite. Le touché du pinceau qui retravaille encore et encore la peinture pour la rendre lisse tout en conservant la matière. Cet effet qui permet à un point lumineux du tableau d’irradier la totalité de la toile, à tel point que la lumière qui miroite semble provenir de l’ensemble. Les couleurs et les lignes deviennent l’outil d’une construction qui se veut un tout. La représentation éclate à nos yeux alors que les éléments qui la construise se confondent.


Pendant que Lyonel Feininger continue d’approfondir dans le domaine de la peinture, il découvre à soixante ans la photographie par l’intermédiaire de ses fils, et notamment de Andreas Feininger [1906-1999]. Lorsque le père s’intéresse souvent à des modules d’architectures pris en gros plan desquels la lumière jailli, élément bel et bien central de sa création ; le fils, lui, préfère prendre ces modules architecturaux au téléobjectif faisant ainsi ressortir la ville entière dans une lumière parsemée de vaporeux et d’ombre.


Relation rare et précieuse entre les individus d’une même famille, puisque souvent ces liens ne sont qu’immatériels ; ici, ils sont également le fruit d’une production plastique, avec des créations tangibles.


Antoine Mignot

 

Interview : Victoria Henriet

Montage audio et vidéo : Victoria Henriet

Sous-titres : Marguerite Jacquinet et Victoria Henriet

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