16 Nov 2018 - 12 Mai 2019
Hamburger Bahnhof - Musée d’art contemporain – Berlin
LE LIEU :
La Hamburger Bahnhof est un espace d’exposition intégré dans le vaste patrimoine de la Nationalgalerie de Berlin. Il constitue le plus grand des bâtiments, le reste étant partagé avec l’Alte Nationalgalerie, la Neue Nationalgalerie, le Musée Berggruen et le Sammlung Scharf-Gerstenberg.
« Le nom du musée fait référence à la fonction d’origine du bâtiment en tant que l’une des premières gares terminus du système ferroviaire en Allemagne. En décembre 1846, il fut inauguré comme terminus de la ligne de chemin de fer entre Hambourg et Berlin. Le style néoclassique tardif du bâtiment a été conçu par l’architecte et pionnier du chemin de fer Friedrich Neuhaus. Il a créé un précédent architectural pour les projets ultérieurs des gares berlinoises de la seconde moitié du XIXe siècle. Aujourd’hui, elle est conservée comme la seule gare de la ville qui subsiste de cette époque. »1
AVANT-PROPOS :
« Une exposition d’Antje Majewski avec Agnieszka Brzeżańska & Ewa Ciepielewska, Carolina Caycedo, Paweł Freisler, Olivier Guesselé-Garai, Tamás Kaszás, Paulo Nazareth, Guarani-Kaiowa & Luciana de Oliveira, Issa Samb, Xu Tan, Hervé Yamguen.
Un coquillage peut-il chanter pour moi ? Un être humain peut-il être un serpent ? Un arbre peut-il être ma mère ou mon père ? Puis-je converser avec une rivière ? Un poulet peut-il aider à communiquer avec mes ancêtres ? Y a-t-il des êtres humains qui savent chanter comme des oiseaux ? Mon pommier peut-il m’appeler à l’aide ? Les animaux de la forêt peuvent-ils me montrer comment survivre ? Puis-je écouter les insectes dans une jachère au milieu de la ville ?
L’artiste collaboratif et transdisciplinaire Antje Majewski (né en 1968 à Marl, Allemagne) a ouvert un dialogue permanent avec des collègues du Brésil, du Cameroun, de Chine, de Colombie, de France, de Hongrie, de Pologne et du Sénégal, et les a invités à contribuer de façon poétique à des œuvres explorant les relations réciproques entre les êtres humains et au-delà. L’exposition à la Hamburger Bahnhof est née de cette conversation entre les artistes participants et leurs interactions avec les autres. »2
RAPPORT :
Cette exposition d’art contemporain réunit des œuvres créées entre 2011 et 2018, tous médiums confondus. Au premier niveau de la Hamburger Bahnhof, 10 salles sont dédiées au parcours d’exposition. Ce dernier ne fait pas objet d’une chronologie particulière mais fonctionne telle une histoire partagée et continue, axée sur la problématique générale de l’Homme et son rapport à l’environnement dans notre société actuelle. C’est dans une approche subjective et poétique que chacun des 13 artistes aborde une préoccupation environnementale, en adoptant une pensée écologique leur étant universelle. L’exposition fait office d’une plateforme où gisent des débats, des prises de position, des questions en suspens et des rhétoriques. Les artistes soulignent alors un besoin d’autodétermination, d’un sentiment de sécurité et d’espace dans les relations avec les autres.
Ici l’art contemporain s’inscrit comme un véritable média alternatif, ayant pour but de sensibiliser le public d’une toute autre manière sur des faits et questions humanistes. D’un regard sérieux, critique, documentaire ou ironique, chaque artiste communique sa vision du monde ou du moins sa vision de l’humain dans ce monde au visiteur. La suite logique de cette initiative artistique réside dans la méthode de médiation. Salle après salle, l’attention se pose ci ou là, en fonction d’un intérêt socio-politique propre. Les œuvres d’art s’apparentent pour ma part à des articles de presse. Une presse donnant la parole au monde parallèle, où parfois l’imagination et l’ambition créatrice a le dessus sur une certaine réalité.
Le choix de cette visite fut pris d’un premier abord par un élan de curiosité et d’attrait pour le titre. Il s’agit clairement d’une question habillée qui présente l’ensemble comme un tutoriel ou une leçon, une méthodologie visant à apporter un savoir particulier, un sixième sens à l’être humain, qui pourrait de ce fait lui permettre d’avoir une meilleure cohésion à la nature.
Étant donné que la thèse principale se pare d’une motivation politique et sociale, l’engagement des artistes détonne un rapport particulier à l’anthropologie culturelle mais aussi à l’histoire de l’art elle-même avec un lien intrinsèque à l’écoféminisme. Git ici toute l’importance d’une telle exposition pour l’art contemporain, celle de remettre au goût du jour des vérités mais aussi des doutes préexistants.8
ZOOM :
L’oeuvre qui a majoritairement retenu mon attention est une installation vidéo réalisée par Tamàs Kaszàs entre 2016 et 2018, nommée Escapist Story (Forest School). Il s’agit d’un enchaînement de photographies prises par l’artiste lui-même lors d’une expérience de retraite en forêt, loin de l’environnement urbain. A l’exemple d’un retour sur images de vacances, chaque diapositive s’accompagne d’une parole ; une anecdote ; une légende qui représente en fait des pensées et réflexions pratiques mais aussi métaphysiques. En somme, un clin d’œil à ceux qui font le choix de quitter la société civilisée pour une vie d’ermite. C’est avec une pointe d’humour et d’ironie que l’artiste conte alors un récit de vagabond, dans son dialogue nouveau avec la nature. Tamàs Kaszàs s’inspirera notamment des écrits du poète et philosophe David Thoreau, dont Life in the Woods (1854).
Courtesy of the artist and Kisterem Gallery
1. Traduction via le site des Musées municipaux de Berlin, rubrique Hamburger Bahnhof, A propos :
2. Traduction via le site des Musées municipaux de Berlin, rubrique expositions :
https://www.smb.museum/en/exhibitions/detail/how-to-talk-with-birds-trees-fish-shells-snakes-bulls-and-lions.htm
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